Gnossiennes

Composées entre 1889 et 1897, les Gnossiennes d’Erik Satie succèdent naturellement à ses Trois Gymnopédies, parues en 1888. La musique des unes et des autres suggère des danses lentes et mystérieuses se déroulant dans une ambiance envoûtante, comme derrière des voiles semi-transparents ou parmi des nuages d’encens. Avec des harmonies qui ne correspondent pas au système tonal classique, ces pièces pour piano seul veulent évoquer un certain exotisme oriental. Le titre même est énigmatique : soit il désigne une danse rituelle que Thésée aurait exécutée dans le labyrinthe à la suite de sa victoire contre le Minotaure, soit il renvoie au gnosticisme, une doctrine occulte à laquelle Satie s’intéresse au moment de la composition. Trois morceaux sont initialement publiés en 1893, puis trois autres paraissent dans un recueil posthume en 1968. L’écriture pianistique est typique du style de Satie, qui adopte une simplicité presque provocante, destinée à défier la tradition virtuose du romantisme finissant. De rares mélodies obsédantes accompagnées d’accords tout aussi rares se déploient sur un rythme lent, donnant aux pièces un air de gaucherie archaïque. Un tel parti pris pour le pouvoir expressif de la sobriété se retrouve chez Carl Orff, dont les Carmina Burana (1935-1936) cherchent également à créer une forme de primitivisme musical.

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