Le grand pianiste italien Maurizio Pollini explore les deux dernières sonates de Beethoven, terrains fertiles d’expérimentations sur la forme, l’harmonie et le contrepoint. Depuis son enregistrement désormais classique des cinq dernières sonates dans les années 1970 — récompensé par un Gramophone Award — sa vision de ces œuvres s’est approfondie. Ses interprétations de la brève, mais intense, Sonate pour piano N° 28 en la majeur, opus 101 et de la monumentale Sonate N° 29 en si bémol majeur, opus 106, « Hammerklavier » sont plus volatiles, nerveuses, mais sa technique et sa maîtrise de la logique formelle de la musique sont toujours aussi assurées. Ainsi souligne-t-il la nature intemporelle, ou peut-être la modernité permanente, de ces œuvres écrites à la fin des années 1810. Quelque chose de miraculeux se produit dans le mouvement lent et la fugue finale du « Hammerklavier », alors que Beethoven et Pollini s’efforcent tous deux de saisir l’infini.