Le célébrissime réalisateur Ridley Scott porte à l’écran la vie de Napoléon Bonaparte dans un biopic juxtaposant ses combats — sur la scène politique et, littéralement, sur le champ de bataille — et son obsession pour Joséphine, son amante, sa femme, son impératrice. La musique réalisée par Martin Phipps y joue un rôle important dans la mise en évidence du caractère complexe de Napoléon. Elle évoque ainsi les modestes origines corses du futur empereur grâce à une mélodie aux airs de chanson folklorique, qui imprègne toute la bande-son. On l’entend pour la première fois sur un pianoforte ayant appartenu à Napoléon, avant que Phipps n’introduise une trompette, des chanteurs corses, un accordéon et des instruments à cordes pincées d’époque. Ailleurs, Phipps est fidèle au thème du héros à la peau dure, l’Ensemble Organum ajoutant une rugosité terreuse et glaçante à « Austerlitz Kyrie » et « Downfall ». Sur le finale « Bonaparte’s Lament », les chanteurs corses ramènent le Napoléon vaincu à ses racines insulaires. Il y a même un clin d’œil à Beethoven dans « First Counsel », reflétant l’admiration éphémère du compositeur pour le chef de guerre français.