Beethoven: Symphony No. 3 "Eroica" & Coriolan Overture

Initialement dédiée à Napoléon Bonaparte, admiré par Beethoven comme l’incarnation des idéaux de la Révolution française, la Symphonie N° 3 devient l’« Eroica » lorsque Napoléon se fait sacrer empereur des Français en décembre 1804, rendant Beethoven si furieux qu’il rature le nom du dédicataire de la page de titre avec tant de force que sa plume en transperce le papier. Huit mois plus tard, le 7 avril 1805, l’œuvre est enfin dévoilée à Vienne au grand public, manifestement déconcerté par sa nature monumentale. Du premier mouvement, un « Allegro con brio » presque aussi long que certaines symphonies complètes de Haydn, et dont l’énergie souvent brutale balaie tout sur son passage, jusqu’au finale, une longue série de variations et de fugues sur un thème que Beethoven avait déjà écrit pour la musique de son ballet Les Créatures de Prométhée, cette symphonie marque le début de la période romantique en musique. L’interprétation qu’en fait Iván Fischer à la tête de l’Orchestre du Festival de Budapest est fraîche et vigoureuse, tout comme pour L’Ouverture de Coriolan, en complément. Cette ouverture, composée pour la tragédie romaine écrite par le dramaturge autrichien Heinrich Joseph von Collin et jouée à Vienne en 1807, illustre également la façon dont Beethoven écrit alors non seulement de manière dramatique, mais aussi profondément lyrique.