Ravel: The Piano Concertos

Pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, le pianiste sud-coréen Seong-Jin Cho a enregistré toute la musique pour piano du compositeur français, y compris cet album brillant et sensible des deux concertos pour piano. « Le Concerto en sol majeur et le Concerto pour la main gauche ont tous deux des qualités très différentes », explique Cho à Apple Music Classical. « Surtout si l’on considère que Ravel travaillait sur les deux œuvres en même temps. » Ravel a commencé à composer les deux concertos en 1929, après sa tournée aux États-Unis. « Le Concerto en sol majeur comporte une forme traditionnelle en trois mouvements avec un côté ludique », explique Cho. « Tandis que le Concerto pour la main gauche est écrit en un seul long mouvement et est beaucoup plus intense et dramatique. Il a été écrit pour Paul Wittgenstein, un pianiste qui a perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale. » Cho est très sensible au programme plus sombre et plus introspectif du Concerto pour la main gauche. Mais la véritable pièce maîtresse ici est son interprétation du populaire Concerto en sol majeur. « J’ai découvert le Concerto en sol majeur de Ravel pour la première fois en 2009 », explique le pianiste coréen. « Cette œuvre a évolué avec moi au fil des années. Ayant étudié à Paris, je me sens particulièrement proche des œuvres françaises. De plus, le fait d’avoir enregistré l’intégrale des œuvres pour piano solo m’a aidé à m’immerger complètement dans le monde de Ravel. » Cho ne tarit pas d’éloges sur l’orchestre avec lequel il a enregistré ces concertos, et le concerto en sol majeur en particulier : « J’ai vraiment aimé travailler avec le Boston Symphony Orchestra, en particulier pour une œuvre qui porte beaucoup d’influences jazz. Les impressions de Ravel sur la Rhapsody in Blue de Gershwin sont très apparentes. De plus, les rythmes jazz et les notes blues étaient amusants à explorer avec le BSO. » Dans le mouvement lent du concerto en sol majeur, Cho distille une poésie ravissante avec des solos exquis de la section des bois du Boston Symphony. Son son de piano est toujours sublime, mais on y décèle aussi un sens rare de l’émotion. Dans le mouvement d’ouverture, Cho se fraye un chemin athlétique à travers les textures acidulées et influencées par le jazz de l’orchestre de Ravel, tandis que dans le finale très rapide, il fait preuve d’une vivacité et d’un élan éblouissants. Le chef d’orchestre Andris Nelsons collabore avec Cho dans ces récits étincelants d’expression, en s’inspirant des rythmes acérés de ses musiciens de Boston. « C’est toujours un plaisir de travailler avec Andris Nelsons », déclare Cho. « Lorsque nous sommes ensemble sur scène, sa musicalité naturelle et sa spontanéité dans la façon dont il fait de la musique me permettent d’être complètement libre dans l’interprétation. »