- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1982 · 32 morceaux · 51 min
Variations Goldberg
Préparées, d’après l’auteur, « pour le plus grand plaisir des mélomanes », les Variations Goldberg constituent l’œuvre pour clavier la plus importante du XVIIIe siècle, et l’ensemble le plus emblématique avant la composition des Variations Diabelli de Beethoven. Liszt les a jouées au début de sa carrière ; Brahms, comme on pouvait s’y attendre, en était également un fervent admirateur. Le point de départ est une « Aria » spacieuse, dont les contours harmoniques robustes forment le véritable moteur de la suite. Trente-deux mesures assurent les fondations sur lesquelles Bach construit un édifice d’une conception remarquablement ingénieuse. (En comptant « l’Aria » et sa répétition finale, il y a aussi 32 mouvements.) Les 30 variations sont regroupées en 10 parcelles de trois : la première revêt les caractéristiques d’une danse, la troisième est un canon, tandis que la seconde implique généralement beaucoup de croisements ludiques de mains. En cours de route, Bach fait un clin d’œil à de nombreux genres et crée une subdivision supplémentaire en insérant à mi-chemin une « Ouverture » à la française. Les « Variations 28 & 29 » jouent pleinement la carte de la virtuosité, alors que la dernière variation évoque la grandeur avec une pointe d’humour. Au lieu du canon attendu, Bach établit un « Quodlibet », une spécialité familiale dans laquelle plusieurs airs s’entremêlent ensemble. Ainsi, pendant l’apogée de ces suites très sérieuses, l’harmonie « Arias » lui permet d’introduire en contrebande au moins deux chansons populaires : « I’ve Been So Long Away From You » et l’hymne allemand au végétarisme « Cabbages and Beets Have Driven Me Away, Had My Mother Cooked Meat I Might Have Stayed Longer ».