- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1992 · 3 morceaux · 16 min
Quatuor à cordes nº 1
Op. 11
Bien qu’il s’étende sur trois mouvements inventifs et souvent profondément lyriques, le Quatuor à cordes opus 11 de Barber est surtout connu pour son deuxième mouvement, dont est adapté le célèbre Adagio pour cordes. Barber commence le quatuor pendant l’été 1936, alors qu’il séjourne avec son compagnon, le compositeur Gian Carlo Menotti, dans un chalet de montagne près de St. Wolfgang, en Autriche. Les progrès sur la partition sont lents, et la première représentation prévue par le Curtis String Quartet ne se concrétise pas. Pourtant, Barber persévère et, trois semaines plus tard, il déclare que le deuxième mouvement est achevé, le décrivant comme un « KO ». Le Quatuor Pro Arte finit par présenter le quatuor en trois mouvements à Rome en décembre, mais Barber n’est toujours pas satisfait de son finale. Il remanie le mouvement à deux reprises avant que le quatuor ne soit finalement publié en 1943. Que Barber ait ou non été hanté par les fantômes d’anciens quatuors à cordes, le geste d’ouverture affirmé rappelle le Quatuor à cordes N° 11, opus 95 (le Serioso de 1816) de Beethoven. Un passage choral et un troisième thème nostalgique suivent, mais le cœur dramatique de l’œuvre demeure le deuxième mouvement, reposant sur un motif de trois notes qui évolue vers une mélodie en escalier et se développe jusqu’à un point culminant passionné. Concernant l’« Adagio pour cordes » (1938), il est devenu une musique de référence pour les moments de deuil national ou de recueillement. Le troisième mouvement, une sonate rondo agitée, constitue le dernier mot de Barber dans le domaine du quatuor à cordes.