- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2007 · 6 morceaux · 20 min
Suite pour violoncelle nº 3 en do majeur
BWV1009
Bien que nous ne sachions pas clairement pourquoi, ni pour qui, Bach a écrit ses suites pour violoncelle seul, la musique elle-même révèle une série d’indices. Le vaste « Prélude » de la Suite n° 3 en ut majeur ressemble étrangement à un exercice d’enseignement, qui ne manque néanmoins pas d’inspiration, dans lequel la musique est produite à partir de gammes et d’arpèges. Les accords délicats et les tournures de phrases épineuses constituent un véritable test d’agilité du bras d’archet. Après une « Allemande » nerveuse et exubérante, la « Courante » sonne comme un autre mouvement instructif, où Bach teste cette fois la capacité d’un joueur à parcourir rapidement l’instrument et à donner vie à ce qui, sur le papier, ressemble à un flux de notes plutôt homogène. Après la majestueuse « Sarabande », le compositeur ajoute une paire de « Bourrées » magnifiquement équilibrées, la première (qui se répète après la seconde) présente une démarche agréable et carrée. La « gigue » dévoile quant à elle une sensation rustique appréciable, avec des effets de sciage spirituels et des harmonies discordantes. À propos des Suites pour violoncelle de JS Bach Les œuvres pour un instrument soliste non accompagné – en particulier le violoncelle – étaient rares à l’époque de Bach, et elles ont été sans doute improvisées plus que minutieusement écrites. Bach compose ses six Suites pour violoncelle solo (BWV 1007-12) lors de son passage à la cour de Cöthen (1717-23). Bien qu’il soit peu probable qu’elles aient été conçues comme un ensemble, les six œuvres suivent un schéma similaire. À la suite traditionnelle (allemande, courante, sarabande et gigue), le compositeur ajoute un prélude introductif et insère une paire de danses modernes à la mode (menuets, bourrées ou gavottes) avant la gigue finale. Publiées seulement en 1825, elles rencontrent une grande popularité grâce aux enregistrements de Pablo Casals, dans les années 1930.