Symphonie nº 1 en do majeur

Op. 21

La Première Symphonie de Beethoven constitue la première étape d’un périple symphonique des plus passionnants. En 1800, le compositeur alors âgé de 30 ans s’est déjà imposé à Vienne comme un pianiste virtuose et un compositeur de musique de chambre. Mais les tout premiers accords de sa Première Symphonie — cordes pincées et vents continus — laissent entendre au public de la capitale impériale que Beethoven a quelque chose de tout à fait nouveau et de potentiellement révolutionnaire à exprimer à travers cette forme encore largement dominée par Mozart et Haydn. Bien que l’influence de ces puissants prédécesseurs reste audible, ce mouvement d’ouverture rompt également avec la tradition en introduisant une dissonance qui déstabilise l’accord de do majeur et mène instantanément à des territoires harmoniques insoupçonnés. Cette lente introduction fait place à un « Allegro con brio » qui ajoute à l’énergie haydnienne et au lyrisme mozartien un nouveau dynamisme caractéristique de Beethoven. Même le mouvement lent est loin d’être relâché, passant d’une mélodie naïve au violon à un « Andante » débordant de tension et d’intensité. L’exubérant « Menuetto » est un scherzo à part entière et une exclamation de joie spontanée — même le « Trio », plus calme, bouillonne d’une excitation à peine contenue. Enfin, un appel à la prudence faussement grave annonce les tentatives hésitantes des violons de réaliser une gamme ascendante déclenchant les pirouettes du finale, dont l’humour vif vient soulager toute la tension symphonique qui s’est accumulée au cours des trois mouvements précédents. La révolution Beethoven n’a peut-être eu lieu que deux ou trois ans plus tard, mais cette première œuvre purement orchestrale laisse bien entrevoir que la symphonie allait devenir une forme radicalement différente au XIXe siècle.

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