- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1982 · 14 morceaux · 1 h 28 min
Glassworks
Plus assimilable et facile d’approche que les pièces de longues durées qui peuvent rendre la musique de Philip Glass intimidante, Glassworks constitue un point de départ idéal pour qui aborde la musique du compositeur américain pour la première fois — et il l’a écrite, en 1982, dans ce but précis, comme une sorte de guide du débutant dans son univers sonore. À ce stade de sa carrière, Philip Glass s’était fait connaître surtout grâce à des œuvres théâtrales monumentales telles que Einstein on the Beach and Satyagraha, qui exigeaient un effort et un engagement de la part de leur public. Souhaitant attirer des auditeurs moins avertis, il a accepté une commande de CBS Records pour écrire un ensemble assez simple de pièces de chambre conçues spécifiquement pour le studio d’enregistrement et, en fin de compte, pour le marché florissant des cassettes pour Walkman. Glassworks en est le résultat, qui fait appel à un petit groupe d’instruments à vent, principalement des bois (en plus des claviers, d’un alto et d’un violoncelle), déployés selon différentes combinaisons à travers six mouvements — chacun d’entre eux ne dépassant pas six ou sept minutes. Le premier — prosaïquement intitulé « Opening » et qui est en fait un solo de piano avec un cor qui entre à la toute fin — résume le style minimaliste du Glass des années 1970 et 1980, avec des accords oscillants répétés, une pulsation lente et insistante, et des motifs rythmiques changeants qui génèrent un état de transe équivalant à la stase. Les cinq autres mouvements — « Floe », « Island », « Rubric », « Façades », « Closing » — font à peu près la même chose, défiant l’idée occidentale traditionnelle d’une musique narrative avec un début, un milieu et une fin.