Toccata et Fugue en ré mineur

Utilisée dans Fantasia de Walt Disney ou pour le générique de la série animée Il était une fois… l’Homme, l’ouverture en fanfare de la Toccata et fugue en ré mineur est l’une des accroches les plus iconiques de toute la musique pour orgue. Mais BWV 565 était-elle au départ une pièce pour orgue ? Est-elle même une œuvre de J.S. Bach ? Les avis des spécialistes sont partagés. Certains soupçonnent qu’une composition originale pour violon se cache sous une partie de ses motifs, tandis que d’autres réconcilient ses caractéristiques atypiques avec le reste du répertoire de Bach en les attribuant à la jeunesse de ce dernier et à l’exubérance stylistique d’une forte tête d’à peine 20 ans. À la différence de la Toccata et fugue en ré mineur BWV 538 (connue sous le nom de « Dorienne »), le préambule de BWV 565 évite le contrepoint au profit d’une approche improvisée qui privilégie les pauses et les coups de théâtre audacieux. Après une telle liberté, la fugue, par définition, est plus circonscrite. Mais même ici, l’ébullition contrapuntique fait la part belle à la flamboyance avec des trilles étendus, des effets d’écho, une démonstration de pédalier solo et, surtout, une section finale étoffée qui vise à créer un parfait feu d’artifice de toccata.