Concerto brandebourgeois nº 5 en ré majeur

Bach a marqué l’histoire de la musique avec son Concerto brandebourgeois n° 5 en ré majeur, créant ainsi le premier concerto pour clavier de l’histoire. Il y a en réalité trois solistes — clavecin, flûte et violon —, deux d’entre eux représentant des choix ambitieux pour l’époque. En effet, la flûte était en 1721 un instrument encore nouveau et peu éprouvé en Allemagne, et Bach décide en outre de confier au clavecin un rôle de premier plan, ce qui constituait une véritable innovation, l’instrument se contentant généralement d’improviser un simple accompagnement harmonique. Dans le premier mouvement (« Allegro »), le clavecin prend progressivement le pas sur la flûte et le violon solistes et développe un long solo virtuose (cadence), étoffé spécialement pour le margrave de Brandebourg que Bach voulait manifestement impressionner par son approche avant-gardiste — qui s’étend également au style général de l’œuvre. Le mouvement central (« Affettuoso ») est une sonate intime en trio pour les seuls solistes ; le finale (« Allegro ») est une gigue irrésistible dans laquelle chacun joue le thème principal à tour de rôle — puisqu’il s’agit aussi d’une fugue. Plus tard, Bach développera les idées novatrices du Cinquième brandebourgeois dans 13 concertos pour un, deux, trois et quatre clavecins. À propos des Concertos Brandebourgeois de JS Bach Les Concertos brandebourgeois constituent la plus belle demande d’emploi jamais réalisée. En 1721, Bach dédie son œuvre à Christian Louis, margrave de Brandebourg, non pas pour répondre à une commande, mais dans l’espoir de se ménager une place au service du margrave. Le titre Concertos brandebourgeois est en fait imaginé par le premier biographe de Bach en 1873 ; Bach les désignait pour sa part simplement comme Six concertos pour plusieurs instruments. Ils ne sont pas conçus en tant qu’ensemble, ni destinés spécifiquement au margrave, mais sont principalement écrits pendant la période où Bach était maître de chapelle à la cour de Cöthen (1717-23). Il y travaille avec un groupe d’instrumentistes variés et talentueux qui l’incitent à explorer le potentiel du concerto, qu’il réinvente alors à chaque nouvelle œuvre.