Partita pour clavier nº 1 en si bémol majeur

BWV825 · “Suite allemande”

Si la série des six sonates et partitas pour violon solo de Bach s’achève sur l’embrasement de la Partita en mi majeur, sa sonate d’ouverture ne pourrait être d’une humeur plus différente. Le BWV 1001 l’annonce d’ailleurs avec un accord de quatre notes en sol mineur planant de manière inquiétante, jusqu’à ce qu’une brève descente vienne apporter une distraction passagère. Riche en ornementations, audacieux dans sa conception harmonique résolument expressive, l’Adagio distille un sentiment de profonde introspection, qui est dissipée par le caractère déterminé de la « Fuga » qui suit. Affichant une virtuosité considérable au service d’un contrepoint complexe plutôt que d’une recherche d’attention, ses accords rythmés résonnent comme une provocation refusant d’être contenue dans les limites de quatre cordes et d’un archet. (La tonalité de sol mineur est ici une alliée, car elle permet aux deux cordes graves du violon, sol et ré, de vibrer librement). Le troisième mouvement apporte un apaisement. Se rapprochant du réconfort de la tonalité majeure associée au sol mineur (si bémol), la douce « Siciliana » offre un soulagement, même lorsque Bach enveloppe des nuances délicieuses et insaisissables autour d’un rythme évoquant une berceuse. Néanmoins, un sentiment de mélancolie demeure, comme si l’importance des deux premiers mouvements ne pouvait être atténuée aussi aisément. Et sans doute pas pour longtemps. Le finale ravive le motif dramatique et turbulent en sol mineur, entraîné par une tornade de notes furieuse et ininterrompue, à l’exception des accords affirmés annonçant la fin de chaque partie. À propos des Partitas et Sonates pour violon seul de JS Bach Bien que Bach figure comme le plus grand claviériste de son époque, il commence sa carrière en tant que violoniste. Il préfère diriger l’orchestre de Köthen depuis la section des cordes et, grâce à son amitié avec des musiciens tels que Westhoff et Pisendel, il comprend parfaitement l’instrument. Les Sei Solo (six solos) pour violon sans accompagnement de basse, rassemblés dans un manuscrit daté de 1720, montrent à quel point cette compréhension était profonde. Ces pièces, véritables joyaux de la tradition allemande du violon, portent un regard intéressant sur les arrangements issus d’Italie, avec trois Partitas reconnaissant la souveraineté des Suites françaises en ce qui concerne la danse, et trois Sonates qui suivent les lignes de l’« Église » italienne en alternant mouvements lents (ou presque) et rapides.

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