- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2021 · 24 morceaux · 40 min
24 Préludes
Au XIXe siècle, les pianistes avaient pour coutume d’improviser de courtes introductions pour des pièces plus longues, une pratique qui a conduit de nombreux compositeurs à écrire des cycles de 24 brefs préludes dans chacune des tonalités majeures et mineures, notamment Hummel (1814), Cramer (1818), Kalkbrenner et Moscheles (tous deux en 1827). En prenant cette forme comme point de départ, Chopin a élargi la portée de son propre cycle pour aller au-delà des seuls exercices d’introduction établissant une tonalité, afin de créer des pièces uniques, pleines d’invention et de souplesse. Ses 24 Préludes, opus 28, évoquent son séjour hivernal malheureux à Majorque avec son amante George Sand en 1838-39. Bien que toutes les pièces — à l’exception de quatre d’entre elles — avaient déjà été entamées avant ce voyage, Chopin y a travaillé à la mise au point de l’ensemble dans des conditions terribles, par mauvais temps et avec une santé qui se détériorait. Certains des préludes — le N° 7 en la majeur, semblable à une valse, ou le N° 10 en do dièse mineur, par exemple — sont de minuscules mosaïques qui se prêtent mieux au contexte du cycle complet, tandis que d’autres — le célèbre Prélude n° 15 en ré bémol majeur, connu sous le nom de « La goutte d’eau » ou le N° 13 en fa dièse majeur, aux allures de nocturne — sont comme des poèmes sonores tout à fait autonomes. Bien que certaines pièces soient techniquement exigeantes — comme la N° 16 en si bémol mineur, beaucoup d’entre elles sont à la portée des amateurs et donc souvent jouées de manière isolée, notamment les préludes lents et expressifs N° 4 en mi mineur, N° 6 en si mineur et N° 20 en do mineur.