- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2019 · 39 morceaux · 1 h 21 min
Orfeo ed Euridice
Mesuré à l’échelle du seul génie inventif, le Concerto pour violon no 3 en sol majeur se classerait certainement parmi les plus belles œuvres instrumentales de la fin du XVIIIe siècle. Mozart n’avait que 19 ans lorsqu’il l’a créé en septembre 1775, un exploit étonnant compte tenu de l’équilibre formel, de l’éloquence rhétorique, de la nuance expressive et du lyrisme sublime de cette composition d’une maturité saisissante. Sa prise en main de la forme sonate dans le premier mouvement donne un aperçu de la capacité de Mozart à concevoir une mélodie principale, facile à mémoriser, et à la développer d’une multitude de façons sans en obscurcir l’identité originale. L’« Adagio » central se déploie sous la forme d’une aria avec da capo, une forme tripartite réductible au plus simple des schémas A-B-A. Sa structure soutient une mélodie de violon solo d’une exquise beauté, miroir trop rare de la perfection humaine, agrémenté par l’ajout de deux flûtes à l’orchestre. La créativité ne se relâche pas dans le délicieux « Rondeau – Allegro » final du concerto, qui comprend un passage contrasté en sol mineur suivi d’un autre basé sur une danse folklorique apparemment connue de Mozart sous le nom de « mélodie de Strasbourg ».