- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2004 · 12 morceaux · 27 min
12 Études
Les Études, Op. 10 probablement composées entre 1829 et 1832 et publiées en 1833, ont marqué une sorte de tournant pour Chopin, un pont entre l’exubérance de la jeunesse et la maturité stylistique. Ces 12 pièces, qui rassemblent une multitude de ressources musicales et techniques, sont encore utilisées à des fins pédagogiques et constituent un jalon incontournable du répertoire pianistique. Avec l’essor de la possession de pianos et de la pratique musicale domestique au début du XIXe siècle, les livres d’instruction proposant des études pour le développement technique se sont multipliés, même si, d’un point de vue musical, nombre d’entre eux ne présentaient qu’un intérêt limité. S’inspirant des modèles de Clementi, Cramer et surtout Moscheles (et les surpassant dans l’invention harmonique et mélodique), Chopin a entièrement subordonné son approche technique à des visées musicales, convertissant un genre pédagogique en musique destinée à être jouée en public autant que dans le cercle privé. La majorité de ces pièces explorent des problèmes techniques spécifiques à la main droite, soutenues mélodiquement et harmoniquement par la main gauche, bien que la dernière Étude de l’ensemble, la N° 12 en do mineur, la fameuse « Étude révolutionnaire », renverse cette règle. Les tempos sont généralement rapides, à l’exception des troisième et sixième études, plus lyriques et expressives. Outre des antécédents plus immédiats, dont la série d’études de Moscheles, op. 70 (1826), les racines de certaines des compositions de Chopin remontent aux œuvres pour clavier de Bach — la première Étude, par exemple, ressemble à une version étoffée du premier « Prélude » du Clavier bien tempéré de Bach.