12 Études
Les 12 Études, opus 25 de Chopin — très probablement composées entre 1833 et leur publication en 1837 — viennent consolider et approfondir les avancées de sa précédente série d’Études, opus 10 (1833). Chaque étude est construite à partir d’une thématique technique unique, souvent condensée autour d’un motif figuratif répétitif. Il s’agit notamment d’articulations de type staccato (n° 4 et, dans une certaine mesure, n° 9), de tierces (n° 6), de sixtes (n° 8), d’octaves (n° 10) et d’arpèges (n° 12) — bien que ces études fondées sur des éléments techniques aussi communs ne viennent que souligner la virtuosité et l’imagination de Chopin. L’étude d’ouverture, surnommée « Harpe éolienne » ou « Étude de harpe », déploie sa mélodie sur des motifs en arpèges scintillants qui évoquent la magie du son des cordes résonnant au vent. La deuxième est une étude de rythmes croisés, tandis que la troisième se focalise sur l’articulation d’une forme rythmique spécifique et évolutive. La cinquième pièce est un court poème sonore doté d’une splendide section centrale, où une mélodie à la main gauche se voit accompagnée à la main droite d’une subtile ornementation. La mélodie de la main gauche constitue également la base de la très expressive étude n° 7, la seule pièce lente de l’ensemble. La pénultième étude, la célèbre « Vent d’hiver », présente un thème de main gauche évoquant une marche, qui soutient un enchaînement de la main droite très marqué, balayant le clavier d’un effet majestueux. L’implication accrue de la main gauche dans l’opus 25 en comparaison avec l’opus 10 est illustrée par la n° 12, rappelant l’étude d’ouverture de l’opus 10, mais dont les arpèges se jouent ici à deux mains.