- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1998 · 3 morceaux · 38 min
Concerto pour piano nº 1 en do majeur
L’année de la composition de ce concerto, 1795, est une bonne période pour Beethoven. Après avoir déménagé de Bonn à Vienne trois ans plus tôt, il s’est peu à peu établi dans la capitale autrichienne tout en étudiant avec Haydn, et se sent maintenant prêt à lancer sa carrière de pianiste et de compositeur avec la publication de l’opus 1 de ses trios pour piano et la composition de l’opus 2 de ses sonates pour piano. Beethoven présente le Concerto pour piano N° 1 en décembre 1795 ou janvier 1796, et l’interprètera à de nombreuses reprises avant qu’il ne soit publié sous l’opus 15 en 1801. Malgré sa publication tardive, il s’agit d’une œuvre de jeunesse, un vecteur pour le jeu prodigieux de Beethoven au piano. Parmi les trois mouvements traditionnels, rapide-lent-rapide, le premier est le plus long et le plus complexe. Le caractère militaire de l’ouverture est équilibré par un deuxième thème aux accents lyriques, avant que le piano n’entre en scène avec un nouveau matériau et une profusion de motifs élaborés. Sa virtuosité exubérante culmine en une plongée dans une gamme d’octaves qui annonce le retour du thème d’ouverture. Beethoven devait improviser une cadenza et les pianistes modernes ont le choix entre de nombreuses options (dont trois du compositeur), mais la plus courante est peut-être celle qu’il a composée en 1809, l’année du Concerto « Empereur », palpitante, mais clairement dans un style plus tardif. Le « Largo » central maintient une atmosphère de tranquillité tout au long de sa durée considérable, telle une oasis de calme intérieur au milieu de tant de vitalité athlétique. Le « Rondo » final montre Beethoven à son plus haut degré d’optimisme, la bonne humeur se prolongeant jusqu’à la surprise d’un dernier déchaînement orchestral.