- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1990 · 1 morceau · 7 min
Adagio en sol mineur
Albinoni est un cas unique parmi les grands compositeurs, car sa popularité repose presque totalement sur une pièce qu’il n’a pas réellement écrite : le saisissant Adagio pour orgue et cordes. Au cours du XXe siècle, une série de canulars musicaux sont apparus, prétendant être des redécouvertes de pièces baroques et classiques perdues, notamment le Concerto pour violon « Adélaïde » de Mozart, qui est allé jusqu’à être inscrit dans le catalogue officiel de Köchel et enregistré par Yehudi Menuhin, avant que le violoniste et compositeur français Marius Casadesus n’admette sa supercherie en 1977. L’Adagio d’Albinoni émerge à la fin des années 1950, validé par le musicologue Remo Giazotto (qui a étudié la biographie du compositeur) comme étant basé sur un fragment d’un mouvement lent de trio sonate qu’il aurait obtenu de la collection de la Bibliothèque d’État de Saxe à Dresde. Cependant, la bibliothèque ne possède aucune preuve de son existence, Giazotto n’a jamais produit le fragment, et après sa mort en 1998, il n’a pas été retrouvé parmi ses documents. En conséquence, l’Adagio est maintenant largement considéré comme une œuvre entièrement inventée par Giazotto.