- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2004 · 62 morceaux · 2 h 51 min
Le Nozze di Figaro
Le secret de Les Noces de Figaro (Nozze di Figaro) de Mozart réside dans le fait que, sur le plan émotionnel, l’opéra porte moins sur le mariage de Figaro et de Susanna que sur celui du comte et de la comtesse. Présentée pour la première fois à Vienne en 1786, l’œuvre dispose de solides fondements littéraires, s’inspirant de la pièce controversée de Beaumarchais, La folle journée, ou Le mariage de Figaro (Paris, 1784), habilement adaptée par Lorenzo Da Ponte, librettiste italien de renom. L’opéra se déroule au cours d’une « folle journée » où les serviteurs de Figaro et Susanna déjouent les efforts du comte Almaviva pour séduire Susanna, et finalement se marier. La rapidité et le comique du rythme doivent beaucoup à Beaumarchais, tout comme l’innovation consistant à donner aux femmes (la comtesse et Susanna, en l’occurrence) le rôle principal en ce qui concerne les ruses et autres supercheries de l’intrigue. Deux arias figurent parmi les grands moments de l’œuvre, en venant dépeindre brillamment les excès de l’amour : « Non so più » illustre toute la fougue adolescente de Cherubino, qui ne cesse d’exprimer son amour pour toutes les femmes, et l’émouvant « Porgi amor » voit la comtesse délaissée prier le dieu de l’amour de lui rendre l’affection de son mari. Sur le plan musical, les mouvements les plus originaux sont assurément les ensembles. Sous l’impulsion de la rapidité du rythme dramatique, Mozart a puisé ici dans son savoir-faire symphonique pour apporter toute la cohésion et la structure nécessaires à la pièce. Populaire en son temps, Figaro est aujourd’hui une pierre angulaire du répertoire de l’opéra.