Má Vlast

Má vlast (Ma patrie) est un cycle de six poèmes symphoniques orchestraux composés par Smetana en hommage à sa Bohême natale, mêlant l’influence romantique de Wagner et de Liszt à un style national tchèque richement coloré. Durant l’automne 1874, Smetana, compositeur et chef d’orchestre, crée, presque à lui seul, une tradition lyrique en langue tchèque. Puis, face à l’apparition d’une surdité permanente, il est contraint de quitter son poste de chef d’orchestre principal du Théâtre provisoire de Prague. Pour surmonter le désespoir causé par cet état, il compose sans tarder les deux premières œuvres de Má vlast. « Vyšehrad » dépeint l’histoire mouvementée du château au-dessus de la rivière Vltava, à l’endroit où elle traverse Prague ; et « Vltava » illustre de manière enchanteresse le cours de la rivière elle-même (également connue sous son nom allemand, « Moldau ») à travers la campagne, de la Bohême vers sa capitale. Il termine le reste du cycle en 1879. « Šárka », un épisode de la vie de l’héroïne guerrière de la légende tchèque, précède la peinture de paysage ravissante de « Z českých luhů a hájů (des forêts et prairies de Bohême) ». Vient ensuite « Tábor », du nom de la ville fondée par les guerriers hussites du XVe siècle (qui cite l’un de leurs hymnes chorals protestants). Le dernier élément est connu comme « Blaník », la colline sous laquelle, selon la légende, une armée de chevaliers de Saint-Venceslas sommeille, prête à se relever pour répondre à l’appel du peuple tchèque. La première exécution complète de Má vlast, à Prague en 1882, est un succès et érige le cycle au rang de chef-d’œuvre national tchèque. Et en tant qu’œuvres individuelles, « Vltava » et « Z českých luhů a hájů » ont été énormément interprétées dans le monde entier.