- 2012 · 4 morceaux · 53 min
- 1953 · 4 morceaux · 46 min
Quintette à cordes en do majeur
La dernière année de la vie tragiquement courte de Schubert est également une de ses plus prolifiques, avec une séquence de chefs-d’œuvre de chambre, de piano et de chant d’une originalité et d’une qualité à couper le souffle. Son ultime œuvre de chambre, le Quintette à cordes en ut majeur, achevée en septembre 1828, deux mois seulement avant sa mort à l’âge de 31 ans, est peut-être la plus raffinée. Schubert ajoute un violoncelle à la gamme standard du quatuor à cordes, plutôt que l’alto préféré par Mozart, injectant ainsi de la profondeur dans la palette tonale et de l’ampleur dans la gamme de combinaisons instrumentales possibles. Le quintette s’ouvre sur ce qui ressemble à une tentative d’introduction lente qui s’avère être en fait la base d’un vaste « Allegro », plein de moments magiques. La partition spécifique prend tout son sens lors du deuxième thème, quand les violoncelles se joignent à un duo d’une beauté saisissante, avec une ligne de basse d’alto pincée et des commentaires de violon qui n’auraient pu provenir d’aucun autre compositeur. L’émerveillement se poursuit dans la stase extatique de l’« Adagio », qui se réaffirme de manière hésitante après la violente convulsion centrale du mouvement, exprimant peut-être la colère du compositeur face à la maladie qui, comme Schubert le sait, allait mettre un terme à sa vie. Le « Scherzo » rustique redonne de l’entrain, tandis que le final flirte à nouveau avec des émotions plus sombres. Enfin, une section de clôture de plus en plus hystérique vient claquer la porte lors d’une conclusion glaçante.