Concerto pour violon en ré majeur

Op. 61

Peu de grandes œuvres ont connu une première exécution aussi étrange que celle du Concerto pour violon de Beethoven. Il a été écrit pour le violoniste Franz Clement, qui a reçu la partie soliste extrêmement éprouvante quelques jours seulement avant la première, prévue en décembre 1806 à Vienne. Sans possibilité de répétition approfondie, il était presque inévitable que cette performance soit un désastre, à tel point qu’entre le premier et le deuxième mouvement, Clement s’est apparemment écarté de la partition musicale en jouant une improvisation sur une corde tout en tenant son violon sens dessus dessous. Une deuxième exécution l’année suivante n’a pas aidé à redorer l’image du Concerto pour violon, et ce n’est qu’en 1844, lorsque l’œuvre a été relancée à Londres par le violoniste Joseph Joachim et le chef d’orchestre Felix Mendelssohn, que son importance a été enfin reconnue. Dominée par un motif répété de quatre notes entendu initialement dans les timbales, la vaste introduction orchestrale du premier mouvement prépare le terrain pour la première entrée du violon solo, qui se caractérise par un travail de passages délicats et fleuris. De fait, une grande partie du dialogue entre le violon et l’orchestre se révèle lyrique et réfléchie, particulièrement au milieu du mouvement, dans une section d’une beauté envoûtante. Le deuxième mouvement, « Larghetto », s’inscrit à peu près dans la même veine, avant que le final bucolique « Rondo », qui suit sans interruption, présente un Beethoven dans un état d’esprit beaucoup plus extraverti.

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