- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 1962 · 37 morceaux · 2 h 50 min
Tannhäuser
Dans l’Allemagne médiévale, le chevalier Tannhäuser tombe sur un monde de plaisir païen, un royaume de sensualité débridée, où règne la déesse Vénus. Mais son âme aspire au monde chrétien d’en haut, où ses dons de chanteur sont chaleureusement accueillis par le Landgrave de Thuringe, et inspire l’amour de la dame Elisabeth. Sa victoire au prochain concours de chant au château du Landgrave semble assurée. Mais avec une telle passion, comment peut-il chanter des chansons chastes d’un amour si courtois ? Wagner est fasciné par cette lutte entre un artiste visionnaire et une société qui n’est pas prête pour son message, et certains trouvent le Tannhäuser de 1845 scandaleux. Et ils n’ont même pas entendu la moitié : lorsqu’en 1861, Wagner révise son Tannhäuser pour l’Opéra de Paris, il ajoute un ballet « Venusberg », qui contient certaines des musiques les plus érotiques du XIXe siècle. Mais dans les deux cas, le Tannhäuser est à la fois une allégorie de l’art et de la société. Il est aussi un spectacle exubérant sur l’amour, le péché et le pardon, riche en chœurs émouvants (comme le « Chœur des pèlerins », qui apparaît dans l’Ouverture —une pièce maîtresse des concerts populaires) et des airs époustouflants tels que le « Dich, teure halle » d’Elizabeth et le « O du, mein holder Abendstern »—, chanté par Wolfram von Eschenbach, un des nombreux personnages historiques que Wagner a imaginés dans le plus coloré de ses premiers opéras.