Don Giovanni

K. 527, KV527 · “Don Juan”

Dans Les Noces de Figaro (1786), l’aristocrate libertin Don Giovanni essaye, en vain, d’échapper à ses péchés, après qu’une tentative de séduction se termine par un meurtre. Alors que la première collaboration de Mozart et Lorenzo Da Ponte ne suscite qu’une réaction modérée au cours de sa première à Vienne, elle rencontre un véritable triomphe à Prague. Ce plébiscite donne rapidement lieu à une commande pour un nouvel opéra, composé spécialement pour une ville avec une longue tradition d’œuvres inspirées de Don Juan. Le résultat s’appelle Don Giovanni (1787). Plus sombre que son prédécesseur, il ne s’agit pas un opéra-comique traditionnel, mais d’un « drame giocoso » — un drame qui prête au sourire, dont l’aspect comique étudie la nature humaine, non pas en quatre actes, comme le veut la coutume, mais en deux seulement. Le rendu est fluide, avec des arias autonomes et des décors se fondant dans des séquences musicales continues. L’action se cale sur le rythme imparable et inévitable, des premières mesures au final. D’une ampleur émotionnelle digne de Shakespeare, l’opéra allie humour et psychodrame, entrechoquant le monde des paysans Zerlina et Masetto et celui des aristocrates Donna Anna et Don Ottavio. Le langage musical de Mozart s’adapte pour exprimer ces extrêmes, défiant son public avec une écriture harmonique audacieuse et des affrontements rythmiques. C’est une explosion de contrastes qui inclue la maussade « Ouverture » et le tempétueux « Or sai chi l’honore » de Donna Anna, en passant par le « Dalla sua pace » de Don Ottavio et la ravissante « Sérénade » du Don, sans oublier le comique mordant du « Catalogue Aria ».

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