- SÉLECTION DE LA RÉDACTION
- 2011 · 27 morceaux · 1 h 41 min
Messe en si mineur
BWV 232
Bach compile sa Messe en si mineur plus qu’il ne la compose. Il base en effet l’œuvre sur trois mouvements de messe distincts qu’il a déjà écrits : un Sanctus de 1724 ainsi qu’un Kyrie et un Gloria composés pour Dresde en 1733. Pour le reste, il emprunte la majeure partie à la musique de ses cantates d’église, ne laissant alors qu’une poignée de sections à écrire réellement, lorsqu’il assemble la messe au cours des dernières années de sa vie. En sélectionnant ces musiques, Bach produit un recueil de tous les styles qu’il a utilisés tout au long de sa carrière : une séquence de moments forts de ses cantates allemandes, qu’il souhaite désormais préserver en les associant aux paroles intemporelles de la messe latine. Chaque section de la messe est construite à une échelle spectaculaire, associant des mouvements de chœur et de soliste, soutenus par un orchestre de cérémonie qui, en plus des cordes, comprend également des flûtes, des hautbois, du cor et des trompettes. Il n’y a aucune trace de cette œuvre de Bach, qui reste sa pièce plus ambitieuse : elle n’a jamais été interprétée dans son intégralité de son vivant. Un arrangement complet de la messe n’a pas sa place dans les offices de sa propre église luthérienne et est aussi beaucoup trop long pour un service catholique. Alors pourquoi Bach s’est-il donné tant de mal ? L’explication la plus probable est qu’il signe avec la Messe en si mineur un résumé final de son art : c’est une grande comédie musicale qui fait office de dernière volonté et de testament.