Concerto pour violon en fa majeur

RV293, Op. 8/3 · “Les quatre saisons : Automne”

La récolte d’automne et les festins débridés qui s’ensuivent constituent un point de départ pour « Automne », le troisième concerto pour violon des Quatre Saisons de Vivaldi. Si la nature domine les autres saisons, « Automne » est entièrement dédié à l’homme, à ses divertissements et à ses plaisirs. On peut presque entendre le claquement des bottes dans les rythmes imposants de l’« Allegro ». La danse semble être accompagnée par un violon, suggéré par les accords du violon solo, une musique simple qui crée sa propre harmonie. À mesure que le vin commence à faire effet, les gambits du violon, de plus en plus errants, évoquent l’attitude d’un ivrogne, avant que la fanfaronnade ne se transforme en mélancolie, pour enfin revenir brièvement à la danse initiale. « Les ivrognes se sont endormis », écrit Vivaldi à propos de la partition du mouvement lent. Les cordes soutenues tissent une quiétude rêveuse au-dessus du clavecin, dont les accords déployés semblent suggérer l’inspiration et l’expiration du souffle. C’est un moment de pause musicale et de rafraîchissement avant l’effort de la traque à venir. Le thème galopant du mouvement final nous plonge directement dans une chasse, comme si les chevaux et les chiens dévalaient à toute vitesse. L’appel des cors et les cris stridents des chasseurs lors de la première entrée du soliste se font entendre dès la première entrée du soliste. La tension croît avec des gammes explosives et un mouvement agité de l’orchestre à mesure que la proie blessée est repérée. Les doubles croches arrachées, qui montent à travers les cordes de l’ensemble, parfois pincées dans certaines interprétations pour plus d’impact, suggèrent vivement la rupture des tendons au moment où l’animal est enfin capturé. À propos des Quatre Saisons de Vivaldi Des orages soudains de printemps à la chaleur estivale étouffante, en passant par les chansons et danses de la moisson (et la boisson qui les alimente) jusqu’au froid glacial du vent d’hiver qui vous fait claquer des dents, les Quatre Saisons de Vivaldi forment un portrait vivant d’une année de vie à la campagne, en musique. Publiés en 1725, ces quatre concertos pour violon constituent les œuvres d’ouverture d’une collection plus vaste intitulée La Lutte entre l’Harmonie et l’Invention, mais ils se sont toujours démarqués : une musique descriptive à une époque d’abstraction, de la musique de film bien avant l’existence du cinéma. Considérés à l’époque comme des gadgets ou des innovations sauvages, ces instantanés sonores trouvent, plus de 200 ans plus tard, une place prépondérante dans le répertoire.

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